Ce soir, mon chum n'avait vraiment pas envie de manger des restants. Ni du tofu (seul ingrédient protéiné dans le frigo). Et il avait faim. Quand l'homme a faim, il n'y a plus aucun espoir de le raisonner. Nous sommes donc descendus du bus au coin de Beaubien et Louis-Hémon pour essayer le resto
Chez Roger (il y a longtemps qu'on se disait qu'il fallait un jour s'y attabler...). Avant d'essayer le resto, j'étais déjà une habituée du bar-boudoir Chez Roger depuis l'époque où j'habitais chez ma tatie adorée le temps d'un stage à Montréal.
Un soir, je devais la rejoindre Chez Roger après le boulot. Arrivée devant la porte, j'aperçus ma copine Didi qui me fit un air ébahi, du genre : mais qu'est-ce que tu fais là?! Je savais qu'elle travaillait dans une taverne urbaine dans un coin de Monréal, mais je ne m'étais jamais doutée que ce bar se trouvait au coin de la rue, à deux pas de chez ma tatie. Quelle coïncidence, dans tout Montréal...
Faut dire qu'un ou deux ans auparavant, j'étais venue visiter Didi dans la grande métropole, moi qui étudiais à Sherbrooke. Une fois arrivée devant la porte de l'immeuble de six logements, à côté du métro Laurier sur Saint-Joseph, j'avais eu comme une illumination : "Me semble que je connais ça ici... les lions devant l'entrée... les boutons de sonnette..." Et j'avais sonné - le
buzzer s'était fait entendre. J'étais entrée. Sur le premier pallier, un grand miroir, un bureau d'avocats - "Je connais ça, ici! Ma foi, c'est ici qu'habitait ma tatie!"
Arrivée au deuxième, Didi m'avait ouvert la porte. "Édith, tu me croiras pas. Tu habites exactement dans le même appartement que ma tatie et j'ai fêté Noël dans ta chambre, qui était alors un salon." Le destin... Avant d'habiter un temps chez ma tatie, j'ai d'ailleurs sous-loué le logement de Didi pendant qu'elle était partie en Corse - ça tombait pile poil pour mon stage à Montréal. Ainsi va le cycle de la vie... c'était comme dans
Le roi lion.Tout ça pour dire qu'après de nombreuses virées Chez Roger, à "accompagner" Didi durant son labeur, à placoter avec Joël numéro 1 (un bon ami de Didi qui ne m'a pas reconnue ce soir), et maintenant que j'habite tout près, mon chum et moi sommes allés prendre une bière Chez Roger avec un
apetizer de peanuts et de noix salées, en attendant l'ouverture du resto. Puis nous sommes traversés et avons mangé comme des cochons. En ce moment, mon chum gît dans les couvertes pendant que moi je dégonfle avec un thé à la menthe et un chat tannant tout en écrivant ces lignes. Outre les calmars frits, le
cake de crabe et le contrefilet, j'ai aimé :
- le menu accroché à un
notepad- l'épingle à linge retenant les couverts enroulés dans la serviette de table
- le faux moule à pain pour le pain
- la présentation des entrées et leurs mayonnaises
- le tartare de bœuf de mon chum servi dans un cul de poule, le tout déposé sur une planche à découper
...tandis que mon contrefilet et sa sauce béarnaise criaient "mange-moi" dans un plateau en fonte (comme vous pouvez le constater, ça manquait de légumes... j'ai regretté de ne pas avoir pris la salade au détriment des frites - et la photo qui est floue n'a rien à voir avec le verre de vin...)
- la déco chaleureuse avec ses jolis luminaires
Merci pour ce répit, mon estomac va un peu mieux. Bonne nuit.